Porsche 911 Carrera 3.2 cabriolet Turbo Look S
En adoptant une carrosserie aux ailes gonflées comme une voiture de course pour la Porsche 911 Carrera 3.2 cabriolet Turbo Look S, Porsche a très vite donné à ce modèle une image de « monstre » qui a sans aucun doute fait beaucoup pour son image. Cette réputation de fauve indomptable n’était pas complètement usurpée, parce qu’à cette époque on en était au tout début des moteurs suralimentés et l’utilisation des moteurs turbos était beaucoup moins civilisé qu’actuellement. L’une des causes principale de ce manque de souplesse était l’usage d’un taux de compression relativement bas combiné à un turbo soufflant assez fort. A l’arrivée, quand un moteur tournait à bas régime, il manquait de puissance et lorsque le turbo se mettait en route, elle déferlait brusquement. Si cela ravissait les sportifs et amateurs de sensations fortes, cela n’était pas du goût des passionnés de belles carrosseries peu portés sur les performances. Ces derniers ne voyaient pas pourquoi ils ne pourraient pas, également, avoir droit aux formes épanouies et suggestives de la 911 Turbo. Porsche mettra environ 10 ans à leur donner satisfaction puisque l’option Turbo Look n’est apparue au catalogue qu’au milieu des années 80. Néanmoins les consommateurs fortunés avaient temps le moyen de passer par le département des commandes spéciales, pour disposer d’un Turbo Look, mais à un tarif très spécial lui aussi ! Mais qu’avait-elle donc de si fabuleux cette carrosserie de Turbo pour certains soient prêts à faire des folies pour elle ? En premier lieu des formes.
Une fois de plus chez Porsche, tout est parti de la compétition. A l’époque, la réglementation sportive permettait l’élargissement de la carrosserie de quelques centimètres pour permettre le montage de roues plus larges ce qui permettait de passer plus vite en virages avec une bonne adhérence et à des voies plus larges. Chez Porsche où l’on n’est ja jamais à cours de projets lorsque il est question d’utiliser les règlementations sportives, on s’est dit que si le véhicule de série était déjà élargie comme une voiture de compétition, cette dernière pourrait être élargie encore plus pour la compétition. C’est ainsi qu’est née la Carrera 3.0 RS qui était plus large que la 911 d’une douzaine de centimètres ce qui permis de réaliser la RSR dont les roues étaient deux fois plus larges que celles de la 911 de série ! La recette qui avait si bien fonctionné avec la Carrera 3.0 RS fut ainsi reprise un an plus tard avec la Turbo dont la carrosserie était très proche de celle de la 3.0 RS. Mais les différences avec la 911 ne s’arrêtaient pas là, Porsche ayant équipé la Turbo de suspensions renforcées avec des bras plus longs et notamment, de freins surdimensionnés hérités de la célébrissime 917. Si ces freins se justifiaient sur une Turbo de 300 ch dépassant les 260 km/h, ils étaient beaucoup moins utiles sur une Carrera dont la vitesse ne dépassait pas les 245 km/h avec la carrosserie de la Turbo qui n’a rien d’aérodynamique.
Au moment de commercialiser l’option Turbo Look, Porsche s’interrogea sur la stratégie à adopter : mettre des ailes de Turbo sur une Carrera ou mettre un moteur de Carrera dans une caisse de Turbo. La nuance est de taille, car le niveau d’équipement de la Turbo n’était pas le même que celui de la Carrera, les options de la Carrera étant toutes livrées en série sur la Turbo. Porsche opta en définitive pour la deuxième solution ce qui correspondait aux clients potentiels de la Turbo Look qui désiraient tout de la Turbo excepté son moteur. Cela se ressentait sur le prix de l’option car cette dernière coûtait 40 % du tarif de base de la Carrera ! Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que certains aient préféré des carrossiers indépendants pour faire monter des ailes de Turbo et des élargisseurs de voies sur leur Carrera pour leur donner la même apparence, cependant plus accessible en terme de prix ! Certains sont même allés bien plus loin en adoptant le look de la Turbo S pour leur Carrera. La Turbo, vous connaissiez, mais la Turbo S, c’est une autre histoire.
En fait, beaucoup clients de Carrera désiraient une voiture au look plus suggestif, certains clients de Turbo souhaitaient une voiture plus puissante et moins courante. Pour ces derniers, Porsche a créé l’option Turbo S qui offrait 10 % de puissance en plus et une carrosserie modifiée. À l’avant, un bouclier plus enveloppant accueillait un radiateur d’huile central alors que des marchepieds reliaient les ailes avant aux ailes arrière et que des ouïes de ventilation étaient créées à l’avant des ailes arrière. C’est ce look, le plus impressionnant de l’ensemble des 911 Youngtimer qu’un vieux détenteur de cette Carrera 3.2 a souhaité donner à son véhicule. L’a-t-il fait réaliser à l’usine Porsche ? C’est possible, car cette l’habitacle de cette Carrera a été traité par le département Exclusiv comme l’attestent la console centrale ou les doubles boîtes à gant typiques des réalisations Porsche Exclusiv. A vérifier si la carrosserie a été élaborée au même moment, mais faute d’archives, est contraint d’en rester aux hypothèses. Quoi qu’il en soit, quelque soit l’origine de cette transformation, elle est d’excellente qualité ce qui rend cette voiture désirable de par son originalité et son état. Il ne reste plus qu’à disposer d’un budget conséquent.
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