Porsche Cayenne S Diesel

Comme il est de rigueur de savoir tenir son rang lorsqu’on porte un nom à particule, certains véhicules se doivent de demeurer au top pour honorer leur patronyme. Quand on arbore le blason Porsche, il est nécessaire d’être le plus performant, le plus rapide, le plus agile… en un mot, le meilleur, notamment quand on se prénomme Cayenne, que l’on passe pour le vilain petit canard de la famille auprès des Porschistes purs et durs, et que l’on s’est abaissé à céder aux sirènes du diesel. Il était donc inimaginable que le Cayenne se laisse dominer par les BMW X5 ou X6 M50d, ou même son roturier de cousin le Volkswagen Touareg, même si cela implique d’emprunter son V8. Le Cayenne reprend à présent le commandement, mais pas n’importe comment, avec panache.

Plus vite, plus fort, plus loin

Parce qu’évidemment, chez Porsche, on ne s’est pas limité à greffer le V8 bi turbo de la firme et la boîte automatique à 8 rapports qui l’accompagne. Il convenait de lui ajouter la touche maison. Cartographie moteur recalculée, traitement thermique des pistons, soupapes en super alliage, ligne d’échappement retravaillée… Je vous épargne certains détails. Sachez que tout est passé à la moulinette de Weissach pour tirer la quintessence de ce bloc, afin de gagner la bataille des chiffres. Avec 382 ch (soit un de plus que ses concurrents le X5 et X6 M50d), un couple exceptionnel de 850 Nm disponibles dès 2 000 tr/mn, un 0 à 100 km/h expédié en 5,7 s (d’après Porsche) et une vitesse maximum de 252 km/h, le Cayenne S Diesel renvoie les deux BMW dans les cordes. Une telle cavalerie n’a de ce fait aucune difficulté à animer ses 2195 kg, attendu qu’en dépit de ce poids, il ferait figure de ballerine comparé aux X5/X6 M50d et Touareg V8 diesel accusant 2300 kg. Les accélérations vous donnent le sentiment d’être dans une catapulte et les relances vous font passer pour un ovni sur les voies rapides de l’hexagone.

Une sonorité inégalée

Au-delà des statistiques, cette noblesse mécanique est surtout l’assurance d’un agrément de conduite exceptionnel. Nous ne nous attarderons pas sur l’excellence de la transmission intégrale Porsche Traction Management, ni sur celle du Porsche Torque Vectoring Plus (en option), ni non plus sur celle du Porsche Active Suspension Management (également en option). Grâce à ces dispositifs, le Cayenne S Diesel est comme aspiré par l’asphalte, il conjugue en premier lieu le confort de roulage exceptionnel, une précision de conduite à faire rentrer au stand certaines sportives et en second lieu la capacité d’aborder les routes escarpées à une allure déconcertante. Le nec plus extra reste avant tout sa sonorité. Si vous vous attendiez au son rocailleux d’un 4×4 « mazout », vous allez être surpris. Chez Porsche, bien que l’on reconnaisse le bienfait de l’arrivée du diesel, on fait tout pour adoucir les mœurs de ce rustre. Le résultat est sidérant. Les envolées du V8 s’accompagnent d’une mélodie rauque, puissante, mais veloutée, dépourvue des nuisances parasites propres à ce type de mécanique, au point qu’il n’est pas impossible de confondre pistolet noir et tuyau vert une fois à la pompe, d’autant qu’on s’y arrête peu souvent. Même si les 8,3 1/100 km promis par Porsche sont optimistes, il est plus que probable que sur des voyages au long cours, à allure réglementaire, le seuil des 10 l/100 km ne sera pas dépassé.

Un comportement des plus discret

Autre performance : en agglomération, le Cayenne sait se faire discret puisqu’un Stop Start le met au repos à chaque arrêt. Pour coller aux dernières tendances et aller de pair avec son écrin au raffinement élaboré, doté de matériaux haut de gamme, le Cayenne profite également de ce V8 Diesel pour intégrer de nouveaux dispositifs d’assistance à la conduite. Exemple : le régulateur de distance couplé au régulateur de vitesse limitant ainsi les dangers de collision, l’organisation automatisée du passage des feux de route en feux de croisement, ou encore de nouvelles fonctions attribuées au système audiovisuel (jukebox, indicateur de limitation de vitesse, radio numérique…).